Une potentielle perte de jeunes de 15 à 39 ans en Hauts-de-France d’ici 2050



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Selon les projections réalisées par Eurostat[1], la population des personnes en âge de travailler devrait diminuer de 35 millions entre 2020 et 2050. Si la plupart des États et des régions sont touchés, les régions souffrant d’un déficit d’attractivité devraient être les plus touchées par cette tendance. Cette diminution de main d’oeuvre touche notamment les régions en transition et constitue un défi supplémentaire pour la politique de cohésion. En 2050, le nombre de jeunes de 15 à 39 ans dans les Hauts-de-France pourrait baisser de près 11,8 % si les tendances démographiques actuelles se poursuivent. Les jeunes de cette tranche d’âge sont les plus susceptibles de quitter la région, ce phénomène est encore plus marqué chez les diplômés de l’enseignement supérieur.

 

La Région Hauts-de-France perdrait 275 700 habitants d’ici 2050

Selon le scénario « central » de projections de population de l’Insee, les Hauts-de-France compteraient 5 768 100 habitants à l’horizon 2050, ce qui représente 275 700 personnes en moins par rapport à 2018 (-4,6 %). La perte de population est particulièrement marquée parmi les 15-39 ans dont le nombre devrait décroitre d’environ 221 000 habitants, soit -11,8 %. Cette baisse sur cette tranche d’âge s’accentuerait à partir de 2035 (cf. graphique). Les tranches d’âge des moins de 14 ans et des 40-64 ans seraient également affectées par une diminution du nombre d’habitants, avec respectivement – 209 100 (-17,8 %) et – 230 300 (-12,0 %). Dans le même temps, le nombre de 65 ans et plus augmenterait de 384 500 d’ici 2050 (+ 35,8 %). La structure de la population en serait modifiée, les 65 ans et plus représenteraient 25,3 % des habitants, soit 7,5 points de plus qu’en 2018, tandis que la part des 15-39 ans passerait de 31,0 % en 2018 à 28,7 % en 2050.

 

Source : Insee, Omphale 2022, scénario central

 

 

Source : Insee, Omphale 2022, scénario central

Une baisse de population plus importante sur le littoral et en Sambre-Avesnois-Thierache

Sur l’ensemble de la région, la majorité des territoires devrait perdre des habitants sur la période de 2018 à 2050. La baisse de la population sera plus soutenue sur les territoires du littoral et en Sambre-Avesnois-Thiérache avec un taux de croissance annuel moyen en deçà de – 0,6 %. Seuls les territoires limitrophes de la région parisienne, ainsi que l’axe MEL-Arrageois devraient enregistrer un taux de croissance annuel moyen positif.

Sur la population des 15-39 ans, seuls quatre territoires ont un taux de croissance annuel moyen positif. Cependant, cette croissance positive reste relativement faible puisqu’un seul territoire (communauté de communes du Pays de Valois) affiche un taux de croissance annuel moyen supérieur à 0,2 %. Le déclin démographique est également plus marqué sur le littoral et en Sambre-Avesnois-Thiérache par rapport au reste de la région. Les territoires du littoral ont un taux de croissance annuel inférieur à -1,0 %. Pour exemple, la communauté urbaine de Dunkerque perdait environ un tiers de ses 15-39 entre 2018-et 2050.

Sur la population des 15-39 ans, seuls quatre territoires ont un taux de croissance annuel moyen positif. Cependant, cette croissance positive reste relativement faible puisqu’un seul territoire (communauté de communes du Pays de Valois) affiche un taux de croissance annuel moyen supérieur à 0,2 %. Le déclin démographique est également plus marqué sur le littoral et en Sambre-Avesnois-Thiérache par rapport au reste de la région. Les territoires du littoral ont un taux de croissance annuel inférieur à -1,0 %. Pour exemple, la communauté urbaine de Dunkerque perdait environ un tiers de ses 15-39 entre 2018-et 2050.

Une baisse des 15-39 ans fortement impactée par le déficit migratoire

La croissance démographique régionale connait un ralentissement depuis plusieurs années[2]. La région Hauts-de-France enregistre davantage de départs que d’arrivées2. Cet effet se combine avec un solde naturel positif qui tend à se réduire au fil des années. Cette baisse du solde naturel est le résultat d’une baisse du nombre de naissances, auquel s’ajoute une légère hausse des décès liée au vieillissement des générations du baby-boom.

Le solde migratoire annuel moyen de la région Hauts-de-France est de -0,3 % entre 2014 et 2020, seule la région Ile-de-France présente un déficit plus élevé avec -0,5 %. En 2020, la région enregistre une perte de 17 100 habitants. Ce manque d’attractivité des Hauts-de-France touche plus particulièrement la tranche d’âge des 15-39 ans. Avec une perte de 8 100 habitants, ils eprésentent près de la moitié du déficit migratoire des habitants de la région, cela correspond à -0,4 %, contre -0,3 % pour les 40-64 ans. Il s’agit du déficit migratoire le plus élevé de la France métropolitaine sur cette tranche de la population avec celui de l’Ile-de-France (-0,5 %).

Les diplômés de l’enseignement supérieur quittent davantage la région Hauts-de-France

Quel que soit le niveau de diplôme des 15-39 ans, leur solde migratoire est négatif. Les diplômés de l’enseignement supérieur représentent 72,9 % du déficit migratoire des 15-39 ans de la région, les diplômés de niveau bac +5 ou plus représentent à eux seuls 34,9 % du solde. Le déficit migratoire atteint -1,0 % pour les diplômés de l’enseignement supérieur, et -1,6 % pour les diplômés de niveau bac +5 et plus.

La région se caractérise par le déficit migratoire le plus élevé de France métropolitaine pour les diplômés de l’enseignement supérieur, devant la Normandie et la région Grand-Est. Le déficit migratoire des 15-39 ans est essentiellement concentré chez les professions intermédiaires (33,0 %), les employés (29,3 %) et les cadres et professions intellectuelles supérieures (25,2 %). La catégorie des autres personnes sans activité professionnelle incluant les étudiants ne représente que 1,2 % du déficit migratoire, ce qui signifie que les entrées et sorties de la région sont équivalentes.

Sources : Insee, recensement de la population 2020

 

 

Une part de diplômés de l’enseignement supérieur moins importante
dans la région

Dans les Hauts-de-France, 25,9 % des 15 ans et plus sont diplômés de l’enseignement supérieur, ce qui est inférieur de 6,0
points au taux de la France métropolitaine. Cette différence est encore plus marquée chez les 15 à 39 ans, dont 36,2 % sont
diplômés de l’enseignement supérieur en région, soit 7,1 points de moins que le taux national

Source : Insee, recensement de la population 2020

[1]Eurostat une direction générale de la Commission européenne, responsable de la production et de la diffusion de statistiques harmonisées à l’échelle européenne.Retour
[2]« La région Hauts-de-France au 5e rang des régions les plus peuplées, dépassée par l’Occitanie », Insee Analyses Hauts-de-France, n° 164,Décembre 2023Retour